OUNA ◊ All the tears of the hell [END]

ANECDOTE IMPORTANTE •
« Laë arrête de voir le bien partout bordel ! Avoue quand même que c’est un foutu pervers... Dis-moi, quand je ne serai plus ici, comment tu va faire pour te garder entière si tu vois toujours le bien partout ? » La voix de la jolie blonde avait un léger ton d’agacement, la conversation revenait toujours sur le même sujet, et pourtant après toutes ces années ensembles, elles n’avaient pas encore su mettre de côtés leurs différences. « Et bien au moins je ne devrai pas être renfermée dans une prison… Je ne suis plus une gamine ! Et puis je ne t’entendrais plus jurer toutes les 30 secondes. » Quant à la belle brune sa voix restait dans son habituel calme, comme si rien ne pouvait l’atteindre, elle avait beau être exaspérée, sa voix restait impassible. « Tu connais l’expression ; il vaut mieux être seule que mal accompagné ? » Les deux jeunes sœurs levèrent les yeux au ciel, elles étaient définitivement l’opposer l’une de l’autre ! Qu’est ce que Iounìa pouvaient en avoir marre de ces airs de saintes, si elle croyait en dieu, elle aurait dit que sa sœur étaient un de ses foutus anges tombé du ciel. Malheureusement, elle ne croyait pas en toutes ses conneries, ce qui aurait été beaucoup plus facile pour définir sa sœur. Les minutes suivantes s’écoulèrent dans le silence, elles avaient quittées le petit village de leur ville natale remplit de maisons blanches les unes sur les autres, pour gravir une colline aux pierres beiges brûlantes. Lorsqu’elles arrivèrent au dessus, le petit village de Mykonos s’étalait au pied de la colline laissant une vue époustouflante aux spectateurs. Les deux adolescentes avaient l’habitude de se rendre dans cet endroit lors du couché de soleil, la température y était agréable, presque étouffante. Sans un mot, elles s’installèrent sur le bord de la colline, les pieds flottant dans le vide. Aglaé rompit le silence de l’aube :« Ounà est-ce que tu crois aux forces supérieurs ? » la blonde tourna son regard interrogateur vers sa sœur « Non. » comme si la cadette était rassurée, elle échappa une phrase entre ses lèvres qui passait plus comme un souffle que comme des mots.


La lune était claire et la chaleur du vent caressait les joues pâles de la jeune blondinette, le sol dur lui transperçait le dos mais la tiédeur de la soirée rafraichissait la jeune fille. Un léger gémissement s’échappa de ses lèvres, lorsque ses paupières étaient closes, on pouvait presque croire à un ange aillant trouvé le sommeil. C’est lorsqu’un cri déchira la nuit que Inouìa se réveilla en sursaut, cherchant à tâtons le corps de sa petite sœur inexistante. Prise de panique, la jeune fille jeta des regards de tous côtés, son souffle devenait de plus en plus saccadé, un deuxième cri résonnait, un cri plus étouffé cette fois-ci. Ouna se leva d’un bon et couru en direction des appels, le vent fouettait son visage et la colline faisait bientôt place à une sombre clairière. « AGLAÉÉÉÉ ! » » sa voix résonnait parmi les parois rocheuses, se divisant en échos, sans plus attendre l’ainée s’engouffra dans la clairière. C’était ce moment qu’elle avait longuement redoutée, ce moment ou sa jeune sœur allait se piégée elle-même dans son innocence, voila pourquoi elle l’avait prévenue, pourquoi son esprit puait l’enfer ; parce qu’elle le redoutait pour sa sœur. Elle avait beau voir le mal partout elle savait que des personnes Aglaé attirait le mal. Ouna allait bientôt manquer de souffle, et ses pieds se dérober sous-elle si elle ne trouvait pas bientôt quelque chose. Les cris devenaient de plus en plus inexistants, comme si la vie disparaissait peu à peu de l’endroit. Elle criait son nom, mais en vain. Jusqu’à ce que son petit corps frêle apparaisse dans un feuillage. La blonde se précipita dessus, la souffrance de ses yeux la figea sur place.

Elle petite fille innocente, petite rose délicate, le sang coulait de ses entrailles, elle n’avait jamais parut aussi fragile qu’à cet instant. Le paysage idyllique qui les entourait ne représentait plus rien pour elle, car la mort parcourait les yeux de sa sœur, et allait bientôt percer son cœur. Le contraste de la froideur de sa peau avec la chaleur environnante brûlait presque les doigts de la jolie blonde. Ses mains tremblaient, parcourant le visage ensanglanté de sa sœur, deux larmes identiques coulèrent sur leurs joues au même instant, comme si un miroir séparait les jeunes filles. Les mots qui étaient coincée dans sa gorge sortirent en un cri perçant, parcourant de sanglots. Elle n’avait pas le droit de quitter se monde de manière aussi facile, elle n’avait pas le droit après seulement 15 ans d’existence, elle était beaucoup trop jeune, bien trop innocente. Le sang continuait de couler, vidant un peu plus à chaque instant son corps, elle avait tellement envie de lui parler, de comprendre ce qu’il s’était passé, mais la souffrance bloquait ses mots dans sa poitrine.

C’est alors que les yeux d’Aglaé s’ouvrirent encore plus fort, comme si une onde de souffrance encore plus pénible la parcourait. Elle leva la main vers la joue de sa cadette avec difficulté, effleura de ses doigts glacés sa peau de porcelaine, et laissa échapper de ses lèvres : « Sa...t...an… Ch…a…sseur ». Ces mots sifflaient dans les oreilles de la plus vieille. Et c’est depuis ce jour qu’elle vît à travers ses yeux un monde différent. La main d’Aglaé tomba sur le sol, et les dernières lueurs de vie s’éteignirent dans ses yeux. Ouna serra le corps inerte de sa sœur contre sa poitrine, berçant de plus en plus fort son cadavre, ses hurlements résonnèrent dans la clairière, mais plus rien n’avait d’importance à ses yeux.

« Bon sang la ferme tu va nous faire repérer! » « Tu doutes de tes capacités maintenant? » La blondinette laissa échapper un soupir d'exaspération, après tout il était un jeune démon, elle pouvait bien excuser son ignorance... « Non mais je n’ai vraiment pas envie de me battre pour deux personnes. » La mort de sa sœur avait fait pour la jeune fille l’effet inverse, jamais les circonstances de sa perte n’avaient étés aussi claires depuis qu’Inouìa était devenue un hybride démoniaque. Elle vouait une haine sans merci envers les chasseurs, eux, les tueurs de celle qui comptait le plus à ses yeux. Dans l’obscurité de la forêt, dans leur hâte de tuer les chasseurs avaient confondu le futur démon avec la délicate Aglaé. Elle avait eu beau ne pas croire en toutes ses choses, la réalité l’avait rattrapée lorsqu’elle c’était mutée en hybride il y a cinq ans de cela. Sa transformation avait eu lieu peu de temps après la perte de sa petite sœur, la jeune fille s’était renfermée, et la part la plus sombre de son âme avait ressurgit à la surface. Plusieurs personnes la trouvaient méconnaissable, cruel et manipulatrice. Elle avait beau détester ce qu’elle était, elle devait assumer cette fatalité. Son caractère s’était intensifié et c’était comme si toutes part d’humanité c’était envolée. Et pourtant l’innocence d’Aglaé c’était imprégnée dans son visage, cette chose qu’elle n’avait jamais eue, qu’elle avait toujours enviée à sa cadette, la jeune fille pouvait enfin le posséder. C’était certainement cette chose qui rendait la belle encore plus redoutable, car cette innocence provoquait chez les autres une étrange attirance, comme si son visage d’ange faisait office d’aimant. Cette pensée arracha un sourire glorieux à la belle blonde, ce qui provoquait chez son compagnon un regard interrogateur qu’elle ignora. Elle avait enfuie sa souffrance au plus profond d’elle, croyant qu’elle avait disparut à tout jamais, mais au fond elle était bel et bien là. « Va de l’autre côté, je pense qu’il est partit, mais je sens une autre présence… » Le démon qui l’accompagnait hocha la tête exécuta ses ordres.

La jeune Ouna adorait l’emprise qu’elle exerçait sur les autres, il avait beau être complètement stupide, il était d’une grande utilité. Lorsqu’il tourna à l’angle de la rue, la jeune femme pivota les talons vers le sens inverse, en réalité elle savait très bien que ce qu’elle cherchait était dans sa direction, elle avait envoyé l’autre à l’opposer pour ne pas courir le risque qu’il soit dans ses pates. D’une rapidité déconcertante, la jeune femme mis son petit doigt sur l’humain qui rôdait dans les parages… Petite âme perdue, et en plus de cela il était bien plus beau que ses espérances. Le jeune homme sûr de lui, marchait comme un héros qui venait sauver le monde, la jeune fille le dévisagea, elle avait horreur de ses pitoyables personnes, mais à première vue, c’était la seule âme charitable qui rôdait à cette heure tardive depuis des kilomètres à la ronde, la jeune femme allait devoir se contenter de lui. Elle se posta devant le jeune homme qui ralentit le pas, une lueur étincelante traversa ses yeux après avoir scruter la jeune femme de la tête au pied. « Hey bonsoir mademoiselle… Vous êtes perdue ? » Iounìa retint un sourire ironique sur ses lèvres, elle était déjà sure et certaine que ce pitoyable humain n’allait pas faire long feu, elle doutait même si elle allait s’amuser… « Je devrai plutôt vous retourner la question… Qu’est ce qu’une personne sans défense comme vous vient faire dans une ruelle aussi sombre. Prenez garde, vous risquerez d’attirez les ombres démoniaques. ». Le jeune homme laissa échapper un rire nerveux qui se stoppa lorsqu’il constata que le regard malsain de la belle n’avait pas bronché. « C’est une blague hein ? » Cette fois-ci c’était au tour d’Iounìa de laissez échapper un rire étouffé, le son mélodieux ricochait à travers les murs étroits de la ruelle, et son extravagante élégance se faisait de plus en plus ressentir. La jeune femme planta ses yeux flamboyants dans les iris de l’humain, avançant d’un pas lent et harmonieux, avec cet éternel sourire aux lèvres, les paroles qu’elle prononçait était comme une berceuse enivrante.« Finalement, je pense que tu seras à la hauteur de m’amuser… »

Depuis sa transformation, la séduction de la jeune fille s’était intensifié, c’était comme si elle avait un don d’hypnose, de séduction intense. Elle avait appris que certains démons bénéficiaient de dons après leur transformation, certainement des traits de leur caractère qui s’intensifiaient et se révélaient en véritable pouvoir. Il semblait que se soit son cas, et après 5 années d’exercices, se don devenait de plus en plus intéressant. Iounìa se trouvait maintenant à quelques centimètres du jeune homme –à présent pétrifié -, elle déplaça une mèche de ses cheveux et lui susurra à l’oreille « ne t’en fait pas, malheureusement ma mission n’est pas encore de te tuer… »