HEMITI : Protect you, I'm not your mother !

Hemiti, on a parfois du mal à la cerner. C'est une originale, avec qui on rigole tout le temps, qui a toujours des idées loufoques, et avec qui ont peut partir en délire d'un rien, et...elle se renferme. Comme si une infinie tristesse bloquait sa vie, l'empêchant d'aller plus loin, de pouvoir avancer. Comme si elle allait mourir et qu'elle le savait, et qu'elle essayait de vivre, amputée de son coeur. Sauf que ce n'est pas vraiment une dépressive. Hemiti, elle va souvent à l'église, mais elle n'est pas croyante. Pas vraiment. Elle se dit qu'une sorte de divinité doit bien exister, et que la science ne peut pas tout expliquer, mais elle ne pense pas qu'un Dieu ait pu faire le monde comme il est. Elle ne pense pas que les hommes se détruisent entre eux, elle dit que c'est plutôt le métissage. Et pourtant elle n'est pas raciste. Elle dit des choses, comme ça. Parfois, le soir, elle rôde, sans savoir ce qu'elle attend vraiment. Elle est stressante, quand elle est stressée, parce qu'elle a cette manie de jouer avec un rouleau de scotch et de produire ce bruit horrible de collage-décollage. Elle est forte, Hemiti, et parfois elle se sent impuissante, parfois même on la voit fragile, comme une poupée de son oubliée par un enfant qui a grandit trop vite. Et puis, elle a parfois froid. Quand il fait dix degrés et qu'elle est sur la plage, elle se sent bien. Quand il fait quinze degrés sur la terre ferme, elle frissonne. Mais parfois, le soir, elle est dehors, et elle ne veut pas qu'on l'accompagne. Comme si elle cachait quelque chose. Comme si elle ne voulait plus nous protéger.